LAICITE

Publié le par Eric Brassart

La laïcité .

C’était le grand sujet du Congrès de Dijon du PS !  Que va-t-il en rester dans le projet du PS ?

 C’était aussi le sujet majeur pour la Droite depuis quelques années : Chirac et Sarkozy ont voulu s’approprier le concept de laïcité , tout en multipliant les initiatives favorables au développement des communautarismes , voire des mouvements sectaires .

Mais qu’est ce que la laïcité à la Française ? C’est la pratique du doute, actif et créatif , devant les vérités assénées par des Eglises ou des Elites ; c’est la lutte contre tous les préjugés , qu’ils soient philosophiques , mystiques , économiques , sociaux …

La laïcité exige de la rigueur dans l’acquisition et la maîtrise des connaissances , mais elle est au service de l’universalisme , d’un idéal collectif de société. En cela , elle participe d’une forme de spiritualité –laïque- qui est tout simplement cet amour de l’humanité , indispensable à la paix sur terre.

C’est pourquoi la laïcité est toujours au cœur des confrontations entre pouvoirs et contre-pouvoirs . les pouvoirs en place ont naturellement tendance à flatter certains préjugés pour durer , rester populaires , et du coup à s’appuyer sur des « clientèles » … Pour combattre les préjugés , il faut donc des contre-pouvoirs actifs , libres : il faut des débats pour que ces contre-pouvoirs agissent comme tels ; c’est le rôle de la démocratie de savoir organiser cela  et de la préserver .

La question de l’éducation , si souvent liée à celle de la laïcité , peut s’éclairer en ces termes aussi. Le seul enseignement libre est celui de la liberté de jugement , c-a-d de la lutte contre les préjugés .

Ce sont d’ailleurs les préjugés qui génèrent les phénomènes d’exclusion ; ce sont eux qui figent les esprits et empêchent le progrès humain , technique , scientifique …

Pour ma part , je suis un produit de l’éducation publique laïque , du cursus républicain et social , traditionnel mais disparaissant . J’ai voulu , en tant que républicain et socialiste , que mes enfants suivent cette voie : ils ont fréquenté les écoles , collèges et lycées publics de mon quartier d’Aix . Un quartier ou cohabitent cités sociales et villas de cadres supérieurs  ... et où les enfants des villas sont peu nombreux dans les écoles et collèges …

Alors que le service national a été supprimé et remplacé par une parodie d’intégration « minute » , que reste-t-il d’autre que l’éducation publique  pour « intégrer » les Français entre eux , dans une culture nationale et européenne républicaine commune ? Ségolene Royal tente d’aborder cette question indirectement dans ses propositions , mais ne faut il pas l’aborder directement ?

Et quel plaisir j’aurais eu à débattre de cela avec les militants , entre candidats à la candidature pour ces législatives … !

Publié dans brassart-matheron

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